Bien que confinée actuellement au sud du Centre Việt Nam, la population cham a laissé sur l'ensemble du territoire qu'elle a contrôlé et occupé des vestiges religieux, signes de la puissance de cet état. Ces sites, dont certaines ruines sont en très mauvais état, se répartissent principalement au Quảng Nam (Amaravati), au Bình Ðịnh (Vijaya) et dans les anciens royaumes de Kauthara et du Panduranga (Khánh Hòa, Ninh Thuận et Bình Thuận).

Seuls les sites de Po Dam (Bình Thuận), Po Klaong Garai et Po Romé (Ninh Thuận) servent encore au culte des Cham.

Les ruines du Quảng Nam correspondent au site de l'ancienne capitale politique et religieuse du Champa (Indrapura) avant que celle-ci soit transférée au Vijaya. En revanche, les ruines cham dans les provinces les plus au nord du Champa sont rares, probablement à cause de l'annexion précoce du nord d'Indrapura par le Ðại Việt.

Si les vestiges cham ont souffert du temps et de leur abandon, la guerre du Việt Nam a causé de nombreux dégats à des sites de première importance, comme le sanctuaire hindouiste de Mỹ Sơn et le monastère bouddhiste de Ðồng Dương.

Les derniers vestiges trouvés sont situés à An Phu (Quảng Nam) et à Mỹ Khánh (Thừa Thiên - Huế).

Les Cham qui exerçaient une influence politique, culturelle, religieuse et commerciale sur les tribus des Hauts Plateaux ont permis l'édification de sites à l'intérieur des terres, parfois en pleine jungle (Yang Prong, Yang Mum...).

D'après certains, mais cela semble de moins en moins sûr, le site de Vat Phu, au Laos, aurait été primitivement édifié par les proto-Cham avant que les pré-Khmers, leurs alliés contre l'ancien royaume du Fu Nan, les en chassent et fassent de Vat Phu leur principal centre religieux. Enfin, d'après Philippe Stern, un chercheur français, le groupe de Damrei Krap, sur le mont Kulen, au Cambodge, aurait également été bâti par des Cham.

De nombreuses autres ruines cham sont éparpillées sur le teritoire de l'ancien royaume cham mais il n'en reste souvent pas grand chose.

Ce sont les Français qui, les premiers, se sont intéressés à l'architecture cham, à la fin du XIXème et au début du XXème siècle. Étienne Aymonier, Antoine Cabaton et Henri Parmentier figurent parmi les premiers chercheurs et spécialistes de l'art cham. L'École Française d'Extrême Orient y mènera également de nombreuses missions.

Après la réunification du pays, les Polonais participent à la réhabilitation de certaines tours, souvent de manière maladroite.

Aujourd'hui, la plupart des vestiges cham sont protégés par l'État viêtnamien qui cherche désormais à intégrer l'histoire et l'art du Champa à la Grande Histoire du Việt Nam.

L'inscription du site de Mỹ Sơn au patrimoine mondial de l'humanité, par l'UNESCO, en 1999, consacre la qualité de l'architecture cham, inspirée par la pensée hindouiste face aux courants culturels et religieux sino-viêtnamiens.

Le Champa était formé de plusieurs petits pays, basés sur des vallées fluviales donnant sur l'océen, et séparés entre eux par les contreforts de la chaîne Annamitique. L'ensemble de ces territoires étaient plus ou moins unis au gré des époques et étaient liés entre eux par un système complexe d'alliances autour d'un souverain "unique" possédant les attributs royaux (probablement une épée).

L'économie cham était probablement fondée sur l'agriculture, la cueillette des produits marins et les produits des échanges commerciaux, le Champa se trouvant à la jonction entre, d'un côté les peuples des Hauts Plateaux producteurs de bois de senteurs et chasseurs de grands animaux, et de l'autre les routes commerciales maritimes.

L'adoption d'un système religieux, politique et scriptural issu de l'Inde s'est superposé à un fond primitif issu des différents peuples constituant le Champa.